Chipie réfléchit et écrit
Dans les moments de convalescence, la laideur des ténèbres fait des ombres dans une lueur bien installée de chaleurs. Dit-on ? « Ton handicap nous fait tâche ». Mon handicap vous tâche… Et vous, vous êtes des tâches quotidiennes à gommer, à effacer, et à réécrire. Je ne suis ni tâche, ni tâches. Mon devoir, je le fais, des exercices neurologiques aux exercices cognitifs. Voyez-vous, Moi, troubles du langage et des mots, en esprit je vous le dis, vous me tâchez, vos attitudes viles me font biles.
Voyez-vous les troubles de langage ne sont pas si terribles, c’est longs, très longs, cela se travaille, bien sûr que cela se travaille… Je parle presque 20 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour m’entraîner au concours du moulin à paroles, comme avant. De jolies femmes, ça communique, la force en nous. De chez moi, à la rue, chez le médecin, dans ma vie, et j’écris en parlant… Je lis en parlant, je mange également en parlant… Voyez-vous, on me dit, il ne faut parler la bouche pleine, est-ce ma faute, ma cervelle est trop pleine. Vous voyez tous les faits, et l’effet que cela fait. La vie est bien moins moche. L’entraînement par la stimulation cognitive fait écrire que l’on doit parler et écrire.
Voyez-vous l’incohérence du désir de la Parole, sacrée et fierté. Au début, des gros mots, subissez mes troubles de mots, désolée, je n’ai pas trouvé de mots avec mes maux, pour m’excuser des troubles de mots. Puis ensuite, de tous mots je les lis, en définitions et en synonymies, ma tête éclate, mais je réussis, encore et encore, à tout dire et tout lire à l’envers. Et encore, j’ai écrit mon livret bien que peu joli. Des registres du lexique, des dicos, ne me résistent. Allez, faut s’entraîner, pour enfin, parler bien.
Vous voyez dix ans, presque douze, c’est bien rien, lourds labeurs et courage, je suis reine, mes labeurs portent ses fruits, de cela je récolte des maux, à toute la société virtuo-technicité. Faut me supporter !